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lundi 11 février 2019

Le système de santé britannique : une histoire d'amour, partie I

Crédit : rawpixel/Unsplash

Il y a quelques mois, j’ai remarqué quelques rougeurs sur le côté de ma cage thoracique. Rien de bien grave; j’avais utilisé ma camisole comme sac à main et ma carte bancaire avait passé la journée sous mon chandail, collée à ma peau.

Deux jours plus tard, les rougeurs avaient gagné du terrain sur tout le haut de mon corps. Trois jours plus tard, j’avais l’abdomen complètement rouge et je n’avais pas assez de crème hydratante pour soulager les démangeaisons et la sensation de brûlure qui ne faisaient qu’aller de mal en pis.


* * *

C’est un mercredi, je suis au travail toute la journée et je téléphone à ma clinique, qui peut *seulement* me proposer un rendez-vous d’ici deux semaines (lol pareil). Non, non. Je dois voir un médecin AUJOURD’HUI. Je retourne à mon bureau et je google « walk-in clinic London ». Tiens, une clinique sans rendez-vous ouverte jusqu’à 20 h 30, à dix minutes du travail.

À 18 h 15, je termine ma journée, je me rends à la clinique et j’essaie de retrouver mon numéro NHS que j’avais reçu lorsque je m’étais inscrite à ma clinique traitante lors de mon arrivée au pays (on n’a pas de carte soleil ici!). Pas de chance, je ne trouve rien. Une fois à la réception, je me confonds en excuses pour cet oubli : le réceptionniste m’informe qu’il n’en a aucunement besoin. Nom complet et date de naissance.

- Elisabeth Gagnon, sur Blackstock Road? (NDLR : J’ai déménagé.)
- Oui, oui, c’est bien ça.
- Veuillez-vous assoir, vous serez appelé dans quelques minutes.
- Ah ben, ok, oui. Merci.

Sept minutes passent. On m’appelle. La plus chaleureuse des infirmières m’accueille au triage. Elle m’informe qu’ils sont plutôt occupés ce soir et que ça risque de prendre *GULP* 45 minutes.

LOL.

Je retourne m’assoir et je m’installe devant un épisode de Great British Bake Off sur mon téléphone. 21 minutes plus tard, mon nom retentit. Ben là, déjà? Je ne suis même pas rendue au deuxième défi culinaire de mon émission!

La médecin, tout aussi sympathique que l’infirmière au triage, passe presque en revue tout mon historique médical des trois derniers mois, question de s’assurer qu’elle ne passe pas à côté de quelque chose avant de me diagnostiquer n’importe quoi, et inspecte les fameuses rougeurs. Elle a une bonne idée de ce que j’ai, mais veut tout de même vérifier avec une collègue qui vient jeter un coup d’œil à mon feu de forêt thoracique.

On confirme ce que j’ai. On me prescrit une crème et des médicaments oraux pour la modique somme de 9 £. Pas le prix des médicaments; les frais de prescription (qui sont 9 £ en Angleterre et gratuits en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord - aucune idée de la raison pour laquelle cette flagrante injustice est en place, mais suis-je vraiment en position de rouspéter? Je ne croirais pas.). Bref, pas besoin d’assurance médicaments, ici.


* * *

Crédit : Goodreads


Je lis présentement le délicieux roman This Is Going To Hurt de Adam Kay qui raconte la vie (réellement réelle) d’un médecin de la NHS, et j’ai été estomaquée d’apprendre que nos spécialistes de la santé gagnent autour de 30 000 £ annuellement. Et malgré des horaires de travail aussi abominables qu’un étudiant universitaire avec qui tu essaies de faire un travail d’équipe, ils gardent (à peu près) le sourire.

Mon Dieu que j’aime la NHS.

Québec, réveille, batince.

PS. J’avais une dermatite. Assurez-vous de toujours laver votre linge neuf avant le porter, la gang.

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